ENVIRONNEMENT- Arrêter de prendre l’avion, manger moins de viande, ou encore laisser la voiture au garage: pour la première fois, le Giec consacre un chapitre entier à la “demande” dans son dernier rapport publié ce lundi 4 avril. 

Trois attitudes sont particulièrement efficaces pour limiter le réchauffement climatique :

  • Diminuer le plus possible les voyages en avion

Les experts du climat évaluent qu’un vol longue distance par an, c’est déjà bien assez. Un aller-retour Paris-New York, c’est 1 tonne de CO2, soit la consommation électrique moyenne pour se chauffer d’un ménage pendant une année. Pour bien se rendre compte de l’efficacité de cette mesure, sachez qu’éviter un vol long-courrier par an réduit plus les émissions qu’être végétarien ou même vegan.

  • Ne plus prendre sa voiture pour les petits trajets

Au quotidien, c’est la voiture qu’il faut éviter. Pour les trajets courts, mieux vaut privilégier la marche, le vélo ou les transports en commun. Les émissions de gaz à effet de serre du vélo sont 30 fois inférieures à celles d’une voiture thermique et près de 10 fois qu’une voiture électrique. Pour réduire l’impact carbone de nos transports, le Giec souligne aussi l’efficacité du covoiturage et de la généralisation du télétravail.

  • Mieux se chauffer

Autre axe développé par les scientifiques: “améliorer” l’efficacité énergétique des bâtiments. Mieux isoler sa maison ou changer de chauffage permet de réduire sa consommation sans chauffer moins. À l’efficacité énergétique doit aussi s’ajouter la sobriété: diminuer de 1°C son chauffage permet de baisser d’environ 7% sa facture, selon l’Ademe. 

 “Si nous opérons les bons choix en matière de politique, d’infrastructures et de technologies, nous pourrons changer nos modes de vie et nos comportements, avec à la clé une diminution de 40 à 70% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050”, résume à l’AFP Priyadarshi Shukla, coprésident du groupe de travail ayant élaboré le dernier rapport du Giec.

Des “petits gestes” qui doivent être accompagnés

Une baisse qui permettrait de tenir l’Accord de Paris sur le Climat qui limite à 1.5 °C, maximum 2°C, le réchauffement de la planète d’ici la fin du siècle, par rapport à l’ère préindustrielle. Pour y parvenir, il faudrait que les émissions atteignent un plateau d’ici 2025 et diminuent très fortement dès 2030. En clair, nous n’avons plus que trois ans pour agir. 

Une transition rapide que les citoyens ne pourront pas réussir sans soutien des politiques publiques, comme l’explique Nadia Maïzi, professeure aux Mines à Paris et auteure principale du Giec:  “Si je veux abandonner ma voiture et que je suis dans une région sans infrastructure pour le vélo, j’ai beau en avoir envie, je ne pourrais pas le faire”.